Mahajanga Madagascar

Majunga, surnommée la ville des fleurs est une cité portuaire et capitale de la région Nord-ouest de Madagascar, elle offre un paysage naturel et culturel grandiose. Située à l’embouchure du fleuve Betsiboka, sur le canal du Mozambique, à 550 km au nord-ouest d’Antananarivo la capitale de Madagascar. Son aire urbaine est estimée à 250 000 habitants.

La ville est très étendue, on s’y retrouve grâce aux nombreux baobabs qui servent de repères dans le tracé des rues et des quartiers. Cette ville offre de nombreux attraits naturels et historiques. Riche d’un patrimoine culturel et d’une végétation exubérante. La région est traversée par d’impressionnantes montagnes, de grandes plaines et plateaux, et de savane. Ville cosmopolite ses habitants proviennent  de tous les horizons (Afrique, Péninsule Arabique, Inde, Europe, Asie), vous ne manquerez pas d’admirer la beauté de ses plages surmontées d’un ciel toujours ensoleillé et du tourbillon de paysages toujours plus colorés les uns que les autres.

Sommaire

1              Géographie

2              Histoire

3              Population

4              Religion

5              Patrimoine

6              Tourisme

7              Transports

Géographie

La ville se situe sur des terres calcaires et alluviales, l’extrémité de la rive nord de l’estuaire de la Betsiboka, et des hauts plateaux de l’Imerina. L’estuaire s’élargit en une baie de 10 km de large.

La ville originelle est dominée par une colline haute d’une soixantaine de mètres. La colline porte un phare, l’hôpital public universitaire, et une caserne. Du côté de la baie, le quartier historique dit « Mahajanga Be » est percé de larges avenues, avec de beaux bâtiments administratifs à varangues et persiennes de la période coloniale et des édifices publics plus récents (cinémas, magasins, bureaux, cathédrale), datant des années 1950 à 1970.

Le Plateau des Tombes, est une zone résidentielle de grandes villas, dominée par un grand bâtiment administratif. Autour de ce plateau sont édifiés plusieurs établissements scolaires.

La promenade du front de mer, ponctuée par un baobab emblématique d’une circonférence de 14 mètres  attire tous les soirs une foule de locaux et de touristes, le dôme d’une vaste succursale de la Banque nationale lui ajoute depuis 2005 un cachet néo-oriental. En arrière de cette voie littorale se trouve le cœur historique de Mahajanga Be, le quartier des mosquées et madrassas indo-pakistanaises.

Mahajanga Be, lieu de premier établissement des communautés venues de l’Inde au rythme des moussons, s’est un peu assoupie, avec ses rues sablées, ses maisons souvent fermées. La Pointe aux Sables porte un vieux sémaphore et l’École de navigation malgache.

Plus proches du nouveau centre de gravité de la ville, plus animés et bien plus densément peuplés, sont les quartiers dits de Manga, aux abords de l’Hôtel de ville.

Les faubourgs de l’est et du nord sont relativement dense, la croissance de la population est forte dans des quartiers populaires et plus récents et l’habitat précaire s’y consolide rapidement.

Les vastes emprises du Port de Commerce occupent les quais de la Bombetoka sur un kilomètre environ. Ils sont prolongés en aval par le célèbre Port aux Boutres, bassin d’échouage à flot et de chargement pour des dizaines de cargos à voiles desservant la côte ouest de Madagascar ; et en amont par un chantier naval, et l’embarcadère du bac vers la rive sud de la Baie, à 10 kilomètres.

La côte proprement maritime, ouverte directement sur le canal du Mozambique est longée par la Corniche, qui débute au baobab géant, où se succèdent les plus beaux hôtels, jusqu’au petit Port Schneider, où se situe la Direction des Pêches, l’École de Charpenterie Navale, et une digue de deux cents mètres portant un oléoduc menant à terre aux cuves géantes. La côte se poursuit par la plage et le quartier dits du « Village touristique ».

Histoire

Le nom Mahajanga signifierait « qui guérit ». La tradition raconte en effet qu’un roi qui cherchait un remède pour guérir son fils fit le tour de l’île et, à son arrivée à Mijangaïa (« cité des fleurs », son ancien nom), déclara : Maha, janga ity tananà ity, et que le nom serait resté. Une autre version voudrait que la ville tienne son nom d’une fleur, l’angaya, apportée par les arabes au xve siècle.

Dès la Préhistoire la région est probablement habitée : la découverte de traces de découpes sur des ossements d’une espèce d’hippopotame nain aujourd’hui disparue a été effectuée dans l’immense grotte d’Anjohibe située à 30 km au nord-est de Mahajanga, aux abords de la Mahajamba. La datation au radiocarbone a fait remonter ces ossements à environ 2 000 ans avant notre ère. Cette découverte a fait reculer la date d’arrivée des premières populations humaines à Madagascar de 1 500 ans. Ces deux baies voisines de la Betsiboka et de la Mahajamba se trouvent au carrefour de deux voies de colonisation humaine, l’une passant par les Comores pour une origine africaine, l’autre voie traversant l’île par le nord-est pour une origine asiatique.

Le ville de Mahajanga semble avoir été fondée par les navigateurs et pêcheurs arabes métissés de population africaines, venus en longues pirogues du golfe d’Oman via Zanzibar et les Comores, au gré du régime annuel des moussons de l’océan Indien.

Après l’organisation des clans de la côte ouest Malgache en royaumes, la ville fut capitale du royaume sakalava de Boina. La ville a connu une certaine prospérité comme entrepôt de richesses de la côte d’Afrique à destination de l’Inde. L’implantation d’une importante communauté indienne est établie à cette époque.

Les rois Andriamisara Efadahy en furent les derniers souverains avant la conquête par Radama Ier, roi de l’Imerina, et l’instauration du Royaume de Madagascar en 1823.

La conquête du royaume Sakalave par la royauté Merina en 1824 marque une rupture dans les liens avec le nord de l’île, mais ne nuit pas à la prospérité de la ville et les américains y ouvrent un comptoir de négoce en 1830.

L’ouverture de Mahajanga sur les voies de communication maritimes, son ancrage alors favorable aux grands voiliers et sa familiarité avec les civilisations voisines en font une cible pour les puissances coloniales : c’est en effet à Mahajanga que débarqueront les corps expéditionnaires français, d’abord en 1882-1883, puis en 1895-1896, (15 000 combattants embarqués sur 23 navires), engagées dans la conquête de l’île de Madagascar.

Le développement de la ville se fit très rapide après l’occupation française, au rythme imposé par la colonisation, avec de nombreuses réalisations. En retour, les ressources locales, notamment agricoles, seront exploitées intensément : Dès la Première Guerre mondiale l’usine frigorifique, a servi à ravitailler les armées françaises en concentrant des zébus venus de tout l’Ouest. Suivront, sur le modèle d’économie de plantation avec des terres attribuées arbitrairement à de grandes compagnies concessionnaires, le tabac, le coton, le riz favorisé dans l’arrière-pays par de vastes projets d’irrigation qui feront vivre la ville et son port jusqu’en 1970.

La ville reste un relais important pour la surveillance du canal du Mozambique : une station d’écoute radio du Gouvernement américain est implantée à 20 km de Mahajanga.

Population

Mahajanga est réputée hospitalière dans tout Madagascar , on s’y sent bien accueilli, d’où que l’on vienne. On n’y parle pas de variante régionale du Malgache, ni sa version la plus académique, mais une langue réputée pour sa simplicité et son expressivité.

En ce sens, Mahajanga est une sorte de microcosme de Madagascar, qui regroupe des populations d’origine variée, coexistant de façon harmonieuse, l’ethnie Sakalava originelle ne représentant que 10 % de la population. Les karana (indo-pakistanais) jouent un rôle économique prédominant, avec les comoriens, et quelques familles franco-malgache, voire anglo-malgaches, témoignant de l’ancienneté de la présence européenne – environ 1800 Français, dont la moité de bi-nationaux, sont  recensés.

Religion

Mahajanga est le siège d’un évêché catholique. Il y a aussi une église orthodoxe, et des églises protestantes (FJKM), luthériennes, évangéliques, adventistes.

La présence musulmane est marquée par des mosquées et madrassas parfois très anciennes de rites chiites duodécimains, Aga-khanistes, Bhora et Khodjas à Mahajanga Be et sunnites d’influence comorienne (Notamment la grande mosquée de Mahabibo).Il y a un temple hindouiste à Mahajanga Be. Pour les Sakalava originaires du Boeny, Mahajanga est le lieu d’inhumation traditionnel du roi et le lieu d’un festival ethnico-religieux, le Fanampoana , au Doany de Miarinarivo à Tsararano où se presse une population fervente venue de toute la région Ouest. Le roi actuel, ou Ampanjakabe se nomme Andrianirina Désiré.

Patrimoine

Mahajanga détient un patrimoine historique et architectural reflétant toute son histoire, mais demandant des efforts de conservation. Parmi les vestiges historiques de Mahajanga Be, le beau marché couvert, aux charpentes métallique type Eiffel demande une restauration urgente, ainsi qu’un immeuble aux vérandas ajourées de la même période, proche de la Gendarmerie ; certaines maisons indo-musulmanes des Indiens du Gujarat datant du xixe siècle, menacent hélas ruine (leurs portails de bois à croisillons ont fait l’objet d’une exposition et d’un recensement). Maisons de commerce à arcades et portiques, maisons coloniales à varangues; (voir par exemple la Résidence), ne sont accessibles que de l’extérieur. Le tribunal, aux patios et galeries très dégradés, fera l’objet d’une réhabilitation complète dans le cadre du projet annoncé en 2014 par la présidence.

Le bâti de l’ère post-coloniale, influencé par Perret ou Le Corbusier, est intéressant par son homogénéité, son bon état de conservation et les parti-pris modernistes des architectes.

Il existe un muséum, organisé sur des bases scientifiques, le Mozea Akiba, qui conserve des vestiges archéologiques et paléontologiques (fossiles de Dinosaures) ; il est actuellement hébergé sur le site de l’Université de Mahajanga .

Tourisme

Avec quarante établissements hôteliers classés et 1 500 lits répertoriés, Mahajanga est une destination phare de la Côte Ouest. Favorisée par son climat sec et venté, c’est la station balnéaire des Antananariviens, et une destination de détente prisée des Comoriens, Mahorais et Réunionnais. Deux parcs naturels à proximité (Baie de Baly, Ankarafantsika), curiosités (Cirque rouge, grotte d’Anjohibé, vestiges de dinosaures, et depuis 2013 réserve privée Reniala, aux portes de la ville) et surtout un littoral sauvage et intouché au-delà de la plage du Grand Pavois sont ses atouts majeurs. C’est un tourisme « résidentiel », se heurtant toutefois à la difficulté d’inclure la ville, située en cul-de-sac, dans un circuit vers le Nord malgache (Nosy Bé, Diego-Suarez) pour les touristes plus itinérants.

Un grand projet de réhabilitation du littoral urbain, avec l’aménagement d’une plage ludique Soma beach, création de jardins, réhabilitation du Village touristique, a été lancé officiellement par le Président de la République en septembre 2014. Le premier volet est achevé, avec un boulevard et une jetée promenade constituant un pôle supplémentaire d’attractivité touristique.

Mahajanga souffre cependant  d’un problème chronique de tourisme sexuel.

Transports

Le port de Mahajanga est le deuxième port de Madagascar. C’est la voie d’accès naturelle à l’Europe, à l’Afrique orientale, au Mozambique en plein essor et bien sûr à l’archipel des Comores.

Mahajanga est reliée à Antananarivo par la RN4, longue de 570 km. Le trajet exige une dizaine d’heures en voiture et taxi brousse collectifs, cet axe est réhabilité pour répondre aux besoins croissant du transport routier.

L’Aérodrome d’Amborovy dessert Antananarivo, Nosy Be, plus localement Besalampy, Maintirano, Soalala, Mandritsara, Tambohorano, Analalava… et à l’étranger les Comores, Mayotte et La Réunion.

Les moyens de transport locaux les plus prisés sont le réseau de transport public ainsi que les Taxis, pousse-pousse, complétés par des tuk-tuk.